Haut Potentiel : s'inspirer de l'accompagnement des HP en entreprise ou des surdoués en sport pour mieux accompagner les enfants précoces
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L’accompagnement des hauts potentiels en entreprise : la fabrique à dirigeants
Dans l’entreprise pour laquelle je travaille depuis plus de 15 ans, j’ai été détectée haut potentiel. Pas de test de QI. La détection des hauts potentiels en entreprise est faite par les RH et les managers. On classe les collaborateurs en 3 catégories : pari, potentiel et haut potentiel.
Le pari en entreprise, c’est celui qui semble avoir du potentiel d’évolution mais qui est encore trop jeune ou trop récent pour qu’on en soit sûr.
Le Potentiel en entreprise, c’est celui pour lequel on imagine une bonne capacité d’évolution pour prendre un poste à plus forte responsabilité.
Et enfin le haut potentiel en entreprise c’est celui que l’on pressent comme étant un probable futur dirigeant.
Une fois identifiés, tout un dispositif d’accompagnement des hauts potentiels en entreprise se met alors en place.
On écrit des parcours, on donne de plus en plus de challenges pour faire grandir ces collaborateurs, les confronter à des défis qui accélèrent le développement de leurs compétences.
On voit en eux un potentiel et on leur donne de quoi le développer pour le plus grand bénéfice de l’entreprise et du collaborateur.
Quelque fois ça ne fonctionne pas mais le plus souvent ces dispositifs sont des vrais accélérateurs. J’en suis un exemple parfait : détectée HP de mon entreprise, je suis passée de stagiaire à membre du comité de direction générale en moins de 15 ans !
L’accompagnement des surdoués en sport : la fabrique à champions
En sport aussi, il y a des hauts potentiels. Qu’on appelle plus facilement des surdoués. De vraies pépites qui se révèlent et qu’on entraîne pour les emmener vers le plus haut niveau possible.
La détection du haut potentiel en sport est faite par les clubs.
J’ai été une très bonne joueuse de tennis. Dès le premier jour, à l’âge de 6 ans, l’entraineur du club a repéré mon potentiel.
Avec l’accord et le soutien de mes parents, m’a-t-il mise dans un groupe de mon âge en me demandant de patienter avec des enfants qui apprenaient tout juste à taper dans la balle ? Non !
- Il m’a inscrite dans un groupe d’enfants plus âgés,
- il m’a prévu un programme d’entrainements quotidiens, en cours individuels et collectifs,
- il m’a fait participer à des tournois de garçons (il y avait peu de fille de mon âge dans les tournois de ma campagne).
- et il m’a inscrite aux détections départementales puis régionales.
- J’ai intégré l’équipe adulte de mon club à l’âge de 10 ans
Bref, il m’a donné toutes les chances de développer mon talent, mon haut potentiel sportif, et de l’emmener jusqu’où je pouvais et le voulais.
Je ne suis pas devenue une sportive professionnelle, ce n’était pas mon ambition (et je n’en aurais eu les capacités !).
Mais c’est comme cela que sont créées toutes nos stars actuelles, celles derrière qui nous hurlons nos encouragements, celles dont nous admirons le talents sans complexes. Celles qu’admirent beaucoup de nos enfants, y compris les enfants à haut potentiel.
L’accompagnement des hauts potentiels à l’école (enfants précoces, surdoués, zèbres…) : le parcours du combattant
A l’école c’est tout le contraire ! Bienvenue dans un monde qui tourne à l’envers…
C’est aux parents, et non à l’école, que revient le plus souvent la charge de la détection du haut potentiel d’un enfant, et d’en apporter la preuve par le test de QI.
Et une fois les caractéristiques de l’enfant à haut potentiel confirmées par le test de QI, plutôt que de lui écrire un parcours adapté on lui demande de suivre le même schéma que tous les autres.
Plutôt que de lui donner de quoi développer son potentiel, on lui demande d’attendre d’avoir l’âge auquel il est censé apprendre telles ou telles compétences.
Plutôt que de nourrir sa curiosité on lui demande de se taire.
Plutôt que de les maintenir dans leur groupe en prenant en compte les caractéristiques de leur haut potentiel, pour qu’ils entraînent les autres vers le haut, on force certains d’entre eux à choisir des écoles spécialisées et ainsi on diminue le brassage dans les classes.
Et pourtant, permettre à des enfants de développer leur plein potentiel serait sans doute bénéfique pour notre société tout comme il le serait pour ces enfants qui s’ennuient tout au long de leur enfance.
Et pourtant l’école pourrait mieux accompagner les enfants à haut potentiel (enfants précoces, surdoués, zèbres…)
L’école pourrait mettre en place une aide à la détection, établir le parcours le plus adapté pour chacun (et pas que les enfants HPI d’ailleurs !) afin de permettre à chacun de développer son potentiel au maximum ! C’est ce que font les écoles en Israël par exemple, et ça marche ! Nicolas Gauvrit en parle à plusieurs reprise dans son livre Les surdoués ordinaires.
L’école pourrait considérer que son rôle n’est pas uniquement d’amener toute une classe d’âge à un niveau moyen minimum, mais aussi de permettre de créer nos champions de demain, ceux qui pourront agir sur le monde, ceux dont la spécificité permet de voir les choses différemment.
Aurions-nous MBappé si on considérait que l’âge fixait uniquement un niveau minimum à atteindre en football ?
Pourquoi, d’un côté, investissons-nous autant d’énergie pour développer les talents sportifs dans le but de décrocher des coupes du monde ou des médailles olympiques, et que, de l’autre côté, nous ne plaçons pas du tout la même énergie pour développer le potentiel des enfants dont le talent est intellectuel ?
Imaginez un champion de natation en puissance à qui on demanderait de rester avec des enfants qui nagent encore avec des bouées parce que c’est le cours qui correspond à son âge ?
Que faire quand l’enfant à haut potentiel (enfants précoces, surdoués, zèbres…) n’est pas bien accompagné par l’école ?
Dans une entreprise, que se passe-t-il quand un salarié ne se voit pas proposer un parcours à la hauteur de ses capacités ? Il s’ennuie. Il se désengage, il démissionne ou fait un burn out…
Que se passe-t-il quand un sportif n’est pas accompagné ? Il ne progresse pas assez, il peut changer de club pour trouver mieux, ou changer de sport pour trouver un nouveau défi. Et il gâche son potentiel.
Et nos enfants à l’école quels moyens ont-ils de mettre fin à cette situation ?
C’est aux parents, le plus souvent de trouver des solutions, et de se battre contre le système scolaire et son peu de solutions pour accompagner la précocité qui se résume souvent à un saut de classe. Même si cela n’est pas la règle, cela pourrait expliquer pourquoi l’une des plus courantes recherches sur google associe haut potentiel et dépression.
Quelles activités extra scolaires pour les enfants à haut potentiel (enfants précoces, surdoués, zèbres…) ?
En entreprise, certains considèrent leur travail comme un simple moyen d’assouvir leur vraie passion et ils ont une vie extra professionnelle riche qui leur permet de relativiser leur ennui, car ils ont un autre but.
Le sport est un moyen qu’ont trouvé certains enfants pour faire passer leur ennui à l’école. Cela a été mon cas. J’avais le rythme d’un sport étude tout en restant dans un collège classique. Je faisais mes devoirs entre les matchs le week-end, heureusement que tout était facile sur le plan scolaire ! Mais tous les enfants surdoués ou à haut potentiel ne sont pas bons en sport et tous ne sont pas intéressés par ce domaine.
Mais les enfants précoces sont intéressés par tellement de sujets différents ! Paléontologie, astronomie, mythologie, biologie, … ces activités n’existent malheureusement quasiment pas dans le monde des activités extra-scolaires.
J’ai longtemps cherché comment compenser moi-même ce manque d’alimentation donné à nos enfants par l’école. C’est parfois épuisant, et nous n’avons pas toutes les réponses à leurs innombrables questions.
C’est pour cela que je veux créer HiPoCAMP car, si on ne peut pas changer l’école (même si on peut toujours se battre pour), on peut aussi essayer de proposer à nos enfants à haut potentiel une vie extra-scolaire riche, un accompagnement de qualité et de haut niveau, qui les passionne et leur permettra de développer leur potentiel, de trouver l’inspiration, un autre but, à côté de l’école.
Et vous, quelles solutions avez-vous trouvées ? quelles sont les activités extra-scolaires que vous n’avez pas trouvées mais dont vos enfants rêvent et qui pourraient vraiment les intéresser ?
Si vous voulez aller plus loin :