Le test de QI
« Doit-on le faire tester ? » c’est une question que tous les parents d’enfants à haut potentiel se posent un jour (et souvent plusieurs jours !). Pas de réponse toute faite : la bonne réponse sera forcément la vôtre 😉
Mais pour vous aider à décider, nous avons voulu répondre à toutes vos autres questions sur le test de QI. Quand ? Où ? Comment ? et Ensuite ? C’est parti !
A quel âge passer le test de QI ?
En fonction de l’âge de l’enfant (ou du vôtre s’il s’agit de vous), le test de QI sera différent :
– le WPPSI pour les enfants entre 2 ans & 6 mois et 7 ans & 3 mois.
Il comporte une échelle de compréhension verbale, une échelle visuo-spatiale, une échelle de raisonnement fluide, une échelle de mémoire de travail et une échelle de vitesse de traitement.
Ce test peut être utile pour apporter une réponse en cas de difficultés rencontrées par l’enfant. Mais il est plutôt conseillé d’attendre d’avoir l’âge de passer le WISC qui apporte une vision plus complète (et donc plus intéressante) du fonctionnement de l’enfant.
– le WISC pour les enfants et adolescents entre 6 ans et 16 ans & 11 mois. Le WISC est composé de 15 épreuves dont 7 obligatoires, qui permettent de mesurer 5 indices différents :
- Indice de Compréhension Verbale
- Indice Visuo-Spatial
- Indice de Raisonnement Fluide
- Indice de Mémoire de Travail
- Indice de Vitesse de Traitement
– le WAIS pour les adolescents et adultes à partir de 16 ans. Ce test s’appuie sur 4 dimensions de l’intelligence à travers 4 indices :
- l’Indice de Compréhension Verbale,
- l’Indice de Raisonnement Perceptif,
- l’Indice de Mémoire de Travail,
- l’Indice de Vitesse de Traitement.
Puisque c’est le WISC que vos enfants et adolescents passeront le plus souvent, nous allons zoomer sur ce test en particulier.
Comment se déroule le test de QI WISC ?
Vous ne trouverez nulle part des exemples de tests WISC, et ce afin d’éviter que les parents n’entrainent leur enfant à passer ce test, ce qui pourrait fausser les résultats.
D’ailleurs on préconise d’attendre 1 ou 2 ans avant de passer le WISC une seconde fois (si on le juge nécessaire en cas de forte déstabilisation de l’enfant au cours du premier test par exemple) afin d’éviter la probabilité de mémorisation du test par l’enfant.
Mais voici les grands principes de déroulé du test :
D’abord il faut comprendre que le test est divisé en plusieurs « subtest » qui sont des épreuves successives qui font appel à différents processus mentaux.
Dans chaque subtest, les épreuves évoluent selon un niveau de difficulté progressive. Lorsque l’enfant ne sait pas répondre ou répond de façon erronée à plusieurs reprises, le praticien passe au subtest suivant.
Comme nous l’avons dit plus haut, le WISC comporte 15 épreuves dont seules 7 sont obligatoires.
En voici le déroulé :
– L’indice de Compréhension Verbale est composé de 2 subtests :
- le test de Vocabulaire qui demande à l’enfant de définir des mots de plus en plus difficiles (que signifie « exiger » ?),
- le test de Similitudes dans lequel l’enfant doit donner le point commun entre deux mots (quel est le point commun entre assiette et cuillère ?).
– L’indice Visuo-spatial avec le subtest des Cubes : On demande à l’enfant de reproduire des dessins à l’aide de cubes bicolores dans un temps contraint. C’est donc une épreuve chronométrée.
– L’indice de raisonnement fluide fait appel aux capacités de logiques :
- Le subtest des Matrices : l’enfant doit identifier, parmi les cinq réponses possibles, laquelle complète une matrice à laquelle il manque une partie.
- Le subtest des Balances : on présente à l’enfant une balance avec des poids manquants sur des plateaux. L’enfant doit sélectionner, en temps limité et chronométré, le poids manquant pour que la balance soit à l’équilibre.
– L’indice de Mémoire de Travail (la faculté de stocker et utiliser une information à court terme pour réaliser une tâche) utilise le subtest de Mémoire des chiffres : l’enfant doit répéter une séquence de chiffres immédiatement après l’avoir entendue. Dans un premier temps, la séquence doit être restituée à l’identique, puis en ordre inverse et enfin dans l’ordre croissant.
– L’indice de Vitesse de traitement avec le subtest des Codes : l’enfant doit compléter un maximum de cases vides selon un code chiffres (1 à 9) – symboles, le code étant rappelé en haut de la page. Cela permet de mesurer la capacité de l’enfant à automatiser la relation chiffre-symbole. Quelque fois, cette épreuve peut être échouée malgré un très haut niveau de QI, l’épreuve pouvant générer de l’ennui assez rapidement.
Il existe 8 subtests non obligatoires qui peuvent compléter la compréhension du fonctionnement psychologique de votre enfant sur les 5 indices précédents.
Le praticien peut aussi juger utile d’ajouter des tests complémentaires pour mesurer 5 indices supplémentaires :
- Indice de Raisonnement Quantitatif
- Indice de Mémoire de Travail Auditive
- Indice Non-Verbal
- Indice d’Aptitude Générale
- Indice de Compétence Cognitive
Dans quelles conditions se déroule le test de QI ?
Le test est réalisé par un psychologue (libéral ou en Centre Médico Psychologique). Il doit se dérouler en tête à tête avec le praticien sans la présence des parents. Les parents attendent généralement dans la salle d’attente qui jouxte le cabinet, donc selon l’épaisseur des murs ou de la porte, vous pourrez quelques fois profiter des réponses de votre enfant 😉
Les parties obligatoires du test WISC se déroulent normalement en 60 minutes ce qui est une durée raisonnable pour permettre à l’enfant de garder sa concentration.
On entend régulièrement des parents parler de tests passés en plusieurs fois pour des raisons de manque de concentration de leur enfant. Il faut que vous sachiez que cela n’est pas normal. Le test doit se dérouler en une seule séance pour être valide.
Les résultats du test se base sur des comparatifs de résultats d’enfants qui ont passé le test dans des conditions identiques. La capacité de concentration, d’un enfant, ses réactions face à la difficulté ou la facilité font d’ailleurs partie du test.
Le test en lui même pourra être complété d’un bilan psychologique plus complet (la durée de la consultation, et donc son prix seront plus élevés).
Que dira le test de QI ?
Commençons par un petit rappel : en France, le niveau de QI est défini selon l’échelle de Wechster qui est plafonné à 160. La moyenne de la population s’établit à un niveau de 100.
On fixe à 130 le seuil à partir duquel on commence à parler de haut potentiel (douance ou précocité).
Comment calcule-t-on le QI ?
Les subtests du WISC sont notés entre 1 et 19. La moyenne est fixée à 10.
- de 1 à 6 : score inférieur à la norme
- 7 : score faible
- de 8 à 12 : score dans la norme
- 13 : score fort
- de 14 à 19 : score supérieur
- à partir de 16 : on parle de score de surdouance.
Après analyse des résultats par le praticien, votre enfant reçoit un score par indice, limité à 155.
Ce sont ces résultats qui permettent au praticien de définir un niveau de QI. Mais cela ne sera possible que si les scores des différents indices sont homogènes.
S’ils sont trop éloignés les uns des autres, (écart supérieur à 15 points), les résultats seront qualifiés d’hétérogènes et le praticien ne pourra pas calculer de QI.
‼️ Il ne sert à rien d’essayer de calculer une moyenne de votre côté. Elle ne sera pas représentative de la situation de votre enfant.
Le test de QI suffit-il à déterminer le Haut Potentiel intellectuel d’un enfant ?
Oui et non.
Le test de QI permet de déterminer le niveau de QI de votre enfant.
Il est admis que si le QI est supérieur à 130 alors votre enfant est considéré comme ayant un Haut Potentiel Intellectuel. A condition que les résultats soient homogènes.
Si les résultats sont hétérogènes, le praticien ne sera pas en mesure de donner un score de QI total. Certains le font pour contenter les parents mais sachez qu’ils ne devraient pas le faire selon le protocole officiel.
Cependant, un bilan psychologique ne se limite généralement pas à un WISC. Souvent, le praticien ajoutera des tests de personnalité, voire d’autre test s’il suspecte la présence de troubles.
Cela vous donnera une vue encore plus complète du fonctionnement psychologique de votre enfant.
Faut-il faire passer le test de QI à mon enfant ?
Faire passer le test est le seul moyen de poser un avis objectif sur le mode de fonctionnement de votre enfant / adolescent et de valider le haut potentiel intellectuel que vous suspectez.
Il pourrait aussi vous être demandé par l’école afin d’attester du haut potentiel intellectuel de votre enfant avant la mise en place d’aménagements spécifiques, de valider un saut de classe ou encore d’accepter une intégration dans un programme dédié aux enfants précoces.
Il est cependant à noter que certaines écoles n’exigent pas le passage de test avant de mettre en place des aménagements, surtout quand le HPI de votre enfant apparaît évident (profil autonome ou brillant principalement).
Mais avant tout, la démarche de test doit être effectuée en conscience et avec l’objectif de mieux accompagner votre enfant en comprenant mieux son fonctionnement.
Il peut également être une réponse à un mal-être ressenti par votre enfant. Beaucoup d’enfants HPI déclarent avoir ressenti du soulagement après avoir pris connaissance des résultats du test : ils peuvent enfin mettre des mots sur leurs maux !
Quelle que soit la raison pour laquelle vous organisez la passation de ce test, c’est un moment important dans la vie de votre enfant et dans votre vie de parent. Prenez le temps de bien comprendre cette démarche afin d’en tirer le maximum d’éléments pour avancer.
Et vous ? avez-vous déjà fait tester l’un de vos enfants, prévoyez-vous de le faire ?