Le harcèlement scolaire : pourquoi on en parle ?

Depuis les débuts d’HiPoCAMP, nous avons organisé plusieurs ateliers tests, pour préparer le grand lancement.

Ce qui nous a le plus marqué ? le sourire sur ces visages quand les discussions s’animent entre des enfants qui se reconnaissent.

Beaucoup de points communs et autant de différences, mais un sentiment d’appartenance à une même communauté.

Et dans leurs discussions, un point revient souvent très vite : le harcèlement scolaire. C’est d’ailleurs exactement comme cela qu’ils en parlent. Ils ne disent pas « d’autres enfants m’embêtent ». Ils disent « je suis harcelé à l’école ».

Car, aujourd’hui, on met des mots sur ces maux scolaires et, pour nos enfants, c’est déjà une petite avancée même si c’est loin d’être suffisant.

Il est révoltant de penser que ces enfants qui ont tant à offrir de par leurs capacités d’empathie, d’hypersensiblité, de besoin de justice, … soient si souvent en souffrance à l’école.

Cela rappelle aussi parfois des mauvais souvenirs aux parents qui, souvent mais pas toujours, sont eux aussi à Haut Potentiel et peuvent avoir subi du harcèlement scolaire (même si à l’époque, justement, ce mal ne portait pas de mot).

Et bien sûr aujourd’hui, les réseaux sociaux ont retiré les barrières de l’école et poursuivent les enfants jusque dans leur chambre.

Alors nous avons décidé d’écrire un article sur le harcèlement scolaire des enfants à haut potentiel, pour apporter une petite pierre à l’édifice de la lutte contre le harcèlement et du soutien à celles et ceux qui en sont victimes.

Le harcèlement scolaire, qu’est-ce que c’est ?

Définition officielle diffusée par le gouvernement :

Le harcèlement scolaire est le fait pour un élève ou un groupe d’élèves de faire subir de manière répétée à un camarade des propos ou des comportements agressifs. Les actes considérés comme du harcèlement scolaire sont par exemple les moqueries, les brimades, les humiliations, les insultes.

Depuis le 2 mars 2022, le harcèlement scolaire et désormais considéré comme un délit pénal. 

Les 3 caractéristiques du harcèlement scolaire

• La répétition de la violence : les actes de violence sont répétés sur une longue période.

• Un rapport de domination est instauré d’un enfant ou d’un groupe d’enfants sur un autre élève.

• L’intention de faire mal : le harceleur ou les harceleurs ont délibérément l’intention de faire mal à la victime même s’ils minimiseront toujours les faits en invoquant le « simple jeu », en disant que « c’est pour rire », que la victime « en rajoute et prend tout au premier degré ».

Harcèlement scolaire : qui est concerné ?

D’après le Ministère de l’Education Nationale, 1 enfant sur 10 est victime de harcèlement scolaire dans sa scolarité.

C’est énorme ! et cela peut donc concerner beaucoup d’enfants.

Tout particulièrement les enfants à haut potentiel qui sont souvent à part, différents, et donc plus facilement « attaquables ».

Pourquoi les enfants à haut potentiel sont-ils particulièrement à risque ?

Arielle ADDA, spécialiste des enfants à haut potentiel, donne des explications très claires dans sa chronique du Journal des Femmes.

Il semblerait que les enfants harcelés soient le plus souvent des enfants doués : ils ont agacé un meneur par leur aisance et leur grâce. Leur gentillesse fait d’eux des victimes faciles puisqu’ils sont dépourvus de toute agressivité, surtout gratuite et extériorisée pour le seul plaisir. (Arielle Adda – Lire l’article en entier)

Comment détecter une situation de harcèlement scolaire ?

Souvent l’enfant ne parle pas d’une situation dont il a honte avec ses parents. C’est donc aux parents d’être vigilants et de détecter les évolutions de comportement de leur enfant.

Ce qui doit inquiéter :

• Un repli sur soi
• Une diminution des rencontres entre copains
• Une baisse des notes, même faible
• Des cauchemars
• Des maladies fréquentes et inexpliquées (maux de ventre, vomissements,…)
• Le refus d’aller à l’école
• …

Les conséquences du harcèlement scolaire

Le harcèlement est une violence gratuite répétée qui peut transformer le quotidien d’un enfant en véritable cauchemar. Cela ne peut malheureusement pas rester sans conséquences.

A court terme, on observe :

• Une perte de l’estime de soi
• Une baisse de motivation et une baisse des résultats scolaires (même légère)
• De l’absentéisme
• Des maladies psychosomatiques (maux de ventre ou de tête, vomissement,…)
• Des signes de dépression
• Des troubles alimentaires
• …

A plus long terme :

Arielle Adda met en garde contre une minimisation des impacts psychologiques de long terme, et préconise un accompagnement psychologique, même si la situation semble être rentrée dans l’ordre.

Adultes, ils portent encore au fond d’eux-mêmes cette blessure si prompte à s’ouvrir à nouveau. La trace n’en a jamais réellement disparu, la cicatrice n’est pas si bien refermée, l’impression d’un éternel recommencement devient étouffante et désespérante. Tout comme les enfants qui ont subi des sévices de quelque ordre que ce soit en gardent une marque indélébile, celui qui a été harcelé conserve encore des images présentes dans sa mémoire et donc vite réveillées. 

(Arielle Adda – Lire l’article en entier)

Que faire en cas de harcèlement scolaire ?

Dès que la situation est identifiée par les parents, il faut agir.

Attention, souvent en primaire, certains enfants en parleront tôt sans même se rendre compte de ce que signifient les situations qu’il décrit. C’est donc aux parents de bien prendre la mesure de ce qui se joue et de prendre contact avec l’enseignant ou le directeur de l’école.

A partir du collège, c’est bien souvent des semaines après le début du harcèlement que les parents commencent à comprendre ce qui se passe. Il est souvent très difficile de faire parler un adolescent en souffrance.

Au-delà des contacts nécessaires à prendre avec l’enseignant, le professeur principal ou la direction de l’établissement, deux numéros ont été mis en place pour que les parents et les enfants puissent trouver du soutien et des solutions :